Marc Balland

Sa vie...

Entrepreneur de peinture parisien en retraite.

Né à la fin du dernier mois du premier semestre de la dernière année de la première partie du dernier siècle du millénaire précédent Cité des Fleurs à Paris, entre les Batignolles et les Epinettes, je ne souhaite pas qu'on connaisse mon âge exact, mais je donne volontiers l'heure exacte à qui me la demande.

Je suis venu me perdre dans le Périgord parce que fatigué de la circulation parisienne, et ne retourne à la capitale que pour les enterrements.

Collectionneur bibliophile, j'affectionne les illustrateurs tels que André Collot, Albert Dubout, Jacques Touchet, Joseph Hémard, Paul Colin, Louis Touchagues, etc...

Pensant qu'un livre, un roman, est toujours plus attrayant lorsqu'il est illustré, et que l'illustration est à la fois un complément aidant l'imaginaire et une respiration dans le récit, j'ai imaginé que ce pourrait être le sujet d'un salon du livre bien particulier. C'est ainsi qu'on a pu réunir des auteurs, illustrateurs, autour de ce thème : l'illustration.

Son oeuvre...

Le premier roman "Du côté d'Ailleurs" lu à l'âge de 10 ans m'a profondément marqué. Plus tard, Alphonse Allais, Courteline, Sacha Guitry et plus récemment Pierre Desproges ont été mes auteurs préférés.

Très inspiré par Pierre Dac et le célèbre feuilleton "Signé Furax", que j'écoutais tout petit à la radio et suivais en bande dessinée par Henri Blanc dans France-Soir, je tente d'écrire selon le même style loufoque. Mes romans sont illustrés par Bernard Veyri, dessinateur de presse, illustrateur et caricaturiste du Lot & Garonne de grand talent.

Après avoir lu les romans, il a accepté d'en être l'illustrateur, et j'en suis très flatté.

Ses ouvrages...

Les enquêtes policières du commissaire principal Jacques Khuz, secondé par l'inspecteur Séraphin Dumonde vous emmèneront dans des univers loufoques qui ne sont pourtant, le plus souvent, qu'une caricature de la réalité.

- Enquête pendant l'Avent

- Enquête agricole

- Le virus 0,5 (à paraître)

Et des histoires racontées dans des ouvrages co-écrites avec Patrick François et Michel Loiseau, qui en est aussi le talentueux illustrateur.

- Le Palmier

- Le mini-Palmier

- La Serpette

- Le Sablier (à paraître)

Mais où donc se procurer tout cela ? Là !

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Son Ecriture...

Extrait de "Enquête agricole"

Chapitre 18...

« Bien... alors, l’individu venait d’où, Madame Moitou ? »

« Eh bien de là ! » Répondit cette dernière en désignant la porte d’entrée.

« Bien bien... a-t-il frappé avant d’entrer ? »

« Non ! Mais il a sonné ! À propos, avez-vous entendu ma sonnerie d’aujourd’hui ? » S’inquiéta Édith. « Attendez, je vais vous faire entendre... » Et elle sortit appuyer sur le poussoir.

« Ah !... Très bien ! » Nota avec un évident manque d’enthousiasme l’adjudant, qui n’appréciait que les sonneries militaires « donc, l’individu à signalé son arrivée avec le dispositif ci-devant testé... ensuite, où s’est-il dirigé ? ».

« Eh bien, par là ! » Répondit Édith en indiquant le canapé où grimaçait Etabra. « Mais je lui ai demandé de prendre les patins, car mon parquet venait d’être astiqué ! »

« Bien... et subséquemment, après avoir obtempéré y a-t-il été directement, ou a-t-il fait un détour ? » Interrogea l’adjudant tout en continuant de noter.

« Alors... il voulait y aller directement, mais après avoir fait quelques pas en glissant sur les patins, il s’est brusquement arrêté et s’est mis à crier ʺil y a un chat ici, il y a un chat iciʺ... »

L’adjudant interrompit Madame Moitou « euh... deux fois ? »

« Oui, mon adjudant... deux fois ! Et puis il a semblé gonfler ses poumons, comme s’il allait manquer d’air... il est devenu tout rouge et il a éternué violemment ! Déséquilibré, il est parti en arrière, et c’est là qu’il s’est foulé la cheville... en tombant ! Mais il devait avoir des clés ou quelque chose en ferraille ou autre dans la poche arrière de son pantalon, et c’est ça qui a marqué mon parquet !... Et je veux porter plainte ! »

Etabra réitéra sa demande « J’exige de parler à mon avocat ! »

« Bien... » fit l’adjudant semblant l’ignorer « et où est ce chat ? »

« Je n’ai pas de chat, mon adjudant ! Vous voyez un chat ici, vous... avec mon parquet ? Eh ben ce serait du joli ! » Répliqua Édith.

« Bon, alors... il a cru voir un chat ? » Supposa l’adjudant qui devait établir un rapport exact. La réputation de la gendarmerie en dépendait.

Dufont-Kibègne s’était assis. Khuz, Séraphin et Marchalonbre en firent autant. Ces derniers suivaient, avec une attention mêlée de consternation, l’interrogatoire d’Édith menée par l’adjudant.

Le commandant s’adressa au trio de policiers « voyez, commissaire, avec quel zèle la gendarmerie fait son travail ! »

Tous opinèrent du chef sans autres commentaires.

« Continuez, adjudant Moulinvatrovit, je vous en prie... » jeta Dufont-Kibègne ainsi qu’un réalisateur de cinéma relance le tournage de son film.

L’autre salua sa hiérarchie d’un signe de tête et reprit le fil de son instruction :

« Donc, le suspect ici présent aurait cru voir un chat ? Et vous soupçonnez, Madame Moitou, que l’individu a feint d’apercevoir le félin pour agresser votre parquet ? »

« Non... c’est afin d’agresser le parquet, que l’individu a fait semblant de voir un chat ! » Rectifia Marchalonbre qui avait été témoin de l’agression.

« Ah ?... Inspecteur, vous estimez donc que l’individu avait pour but initial d’attenter à l’intégrité du plancher de la plaignante, et que nonobstant l’usage recommandé des patins, il aurait usé de ce stratagème pour commettre son forfait ? » Présuma l’adjudant.

Khuz, les coudes appuyés sur ses genoux, avait pris sa tête dans ses mains et fixait désespérément l’objet du délit.

« C’est un complot ! Je suis innocent ! » Clama Etabra « Qu’on appelle mon avocat ! C’est Maître De Lodan-Sonvain... faites-le venir, je ne parlerai qu’en sa présence ! »

Maître Gil-Aimé De Lodan-Sonvain, avocat du barreau d’échelle œnologique de bourgogne et des environs, descendait de vieilles noblesses bourguignonnes par un ancêtre cousin de Charles Le Téméraire et par l’escalier de service. Il s’était notamment illustré pour avoir défendu qu’on le dérange aux heures des repas.

« Je connais de sinistre réputation cet enjuponné ! » Glissa Khuz à Séraphin « on ne va pas pouvoir mettre Etabra facilement sous les verrous avec ce gars là... »

« J’espère que le cousin Émile va se rappeler de quelque chose. » Répondit discrètement l’adjoint.

« Ne parlons pas des moustaches ! » Chuchota Marchalonbre qui les avait prudemment rangées dans ses poches.

L’adjudant Moulinvatrovit reprit « Je constate donc qu’il n’y a pas de chat ici, et que l’on puisse présupposer, a posteriori, que le suspect aurait intentionnellement agressé le plancher de la partie accusatrice, évoquant de façon contestable et probablement fallacieuse l’hypothétique présence d’un félin domestique de l’espèce ʺchatʺ, ou assimilée, afin de noyer le poisson...
Conséquemment, le suspect est soupçonné d’attentat surfacique, d’outrage aux forces de l’ordre, de tentative de déstabilisation psychologique à l’encontre de la requérante et de faux témoignage par subterfuge ou escobarderie caractérisée. Tous ces chefs d’accusation sont relevés à l’encontre du susnommé Etabra Richard. »


Sauf le susdit, tous se levèrent pour applaudir l’adjudant qui avait su traduire, avec le langage administratif idoine, la funeste et déplorable attitude du prévenu.

« Avez-vous fouillé le suspect afin de retrouver l’objet, ou l’arme, lui ayant servi à commettre son forfait ? » S’enquit Dufont-Kibègne en s’adressant à l’adjudant.

« Bon sang, j’oubliais l’essentiel, mon commandant ! » Avoua celui-ci en allant vers Etabra qui grimaçait toujours, allongé sur le canapé d’Édith.

« Tournez-vous ! » Ordonna l’adjudant.

« Vous avez un mandat ? » Tenta Etabra qui avait entendu cette réplique dans des feuilletons télévisés.

« J’en ai un ! » Fit Édith qui en avait reçu un de sa vieille tante Hermeline. Celle-ci lui avait envoyé 35 € pour la Sainte Bernegonde, afin qu’elle s’achète des berlingots au gingembre, friandise dont Édith raffolait.

« Ça ne compte pas ! » Objecta Etabra.

« Et comment que ça compte ! 35 €, c’est pas rien par les temps qui courent ! » Rétorqua Édith brandissant le mandat de sa tante.

« Bien répondu, belle-sœur ! » Lança Marchalonbre.

« Ah... voyez ! Allez, retournez-vous ! » Répéta l’adjudant en forçant Etabra à découvrir ses poches arrière.

L’adjudant Moulinvatrovit extirpa une espèce de porte-clés avec le logo de la TULADAN, tout en métal doré, auquel étaient accrochées une demi-douzaine de clefs diverses.

« Voilà l’objet du délit ! » Fit l’adjudant en brandissant l’ustensile qu’il glissa délicatement dans une pochette en plastique.

« Vous vous rendez compte !! » S’alarma Édith « quelle horreur ! On devrait interdire des trucs pareils... c’est extrêmement dangereux, la preuve... » et elle montra la marque sur le parquet.

« Il faut prendre des photos pour l’assurance ! » Ajouta-t-elle.

« Adjudant, faites le nécessaire... » Ordonna le commandant.

Le commissaire sortit de son apathie de spectateur.

« Bon, mais on a aussi d’autres chefs d’accusation pour Etabra » fit-il en regardant Dufont-Kibègne.

« Ah... eh bien voyons cela... » répondit ce dernier.

Et Khuz d’expliquer « Eh bien, enlèvement et séquestration, puisque nous avons retrouvé Monsieur Émile Acharu enfermé chez lui... fausse identité... car l’individu s’appelle en réalité Ricardo Carretabrás, et probablement trafics divers ! Le quidam a fui son pays où il était recherché pour trafic de cocardine ! Je le soupçonne de se livrer ici à d’autres commerces illicites, avec la complicité du directeur de la TULADAN, un nommé Jean Thüb. Nous devons encore éclaircir ce point, mais nous avons de fortes présomptions... »

« Eh bien, j’espère que vous aurez des preuves solides, son avocat ne semble pas un enfant de chœur et il va vous donner du fil à retordre ! » Se désola Dufont-Kibègne.

... à suivre...

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